Lorsque l’on évoque le cassis, on pense toujours au fruit noir acidulé. Les recherches menées dans les jardins du Pays d’Auge et de Basse-Normandie ont permis de découvrir un autre cassis, un cassis à grain jaune…

Cassis jaune, cassis gris
Chaque jardin abrite un petit coin réservé aux fruits rouges où l’on cultive les groseilles à fruits rouges ou parfois blancs, des groseilles à maquereau et quelques pieds de cassis noir pour faire les gelées et la liqueur.
À Grandmesnil (14) et à Neauphe-sur-Dive (61), nous avons découvert un cassis à grain jaune et, près de Troarn (14), nous avons recueilli un « cassis gris ».



Témoignages
Roland raconte : « On avait un seul pied pour faire du cassis à l’eau-de-vie. On récoltait les fruits bien mûrs. Il fallait les égrener et les rincer. Mettre les fruits dans un bocal en verre fumé (pour protéger de la lumière). Les couvrir d’eau-de-vie. Boucher et garder deux mois dans le noir. À l’automne, on ajoutait du sucre dans le bocal.
Il fallait attendre Noël pour les manger. Les fruits sont dégustés avec l’alcool, comme les cerises à l’eau-de-vie. »
Neauphe-sur-Dive (61)
Michel de Troarn en parle autrement :
« Mes parents ont ramené le ″cassis gris″ de la Manche. Ils étaient originaires de la région de Périers. On l’a toujours eu dans la famille. On l’appelle cassis « gris », mais il est beige, jaune. Celui-là, on l’aime beaucoup, car il est bien plus doux que le noir. On le mange comme ça à la branche. »
L’origine du cassis jaune
On sait peu de choses de son introduction. La Société nationale d’horticulture montre qu’au XIXe siècle deux variétés, à fruit blanc et et à fruit jaune, ont été cultivées en France.
La deuxième variété décrite correspond bien à celui que nous avons retrouvé en Basse-Normandie : « Cassis à fruits jaunes, Ribes nigrum, f. xanthocarpum hort. Doch. Arbuste touffu, de vigueur plutôt moyenne. Feuille grande vert-vif. Fruit assez gros, brun verdâtre. Pulpe juteuse, sucrée, parfumée, ferme. Maturité tardive. Rendement abondant mais irrégulier. C’est une variété d’amateur. »