Les anciens l’appellent l’ « herbe aux picots » ou « millefeuille ». Cette modeste plante sauvage ramassée sur les talus et dans les prés est utilisée pour fortifier les volailles délicates de la basse-cour.
L’herbe aux picots
Dans les prairies au sol un peu sec fleurit l’ « herbe aux picots » ou achillée millefeuille ( Achillea millefolium). On la reconnaît à ses feuilles aux multiples découpes fines, un peu rudes au toucher. Sa fleur, en ombelle blanche serrée, prend une teinte rose grenat en fin de floraison.
Dans les jardins, les horticulteurs ont sélectionné et élaboré des variétés aux teintes pastel qui vont de l’ocre au rose soutenu. La floraison dure tout l’été jusqu’aux gelées. À découvrir chez les pépiniéristes du Pays d’Auge
Le picot ou dindon
Le « picot » désigne le dindon en Normandie. C’est une bête fragile qui demande un soin particulier. Vers l’âge de deux mois, « quand le rouge monte, il faut leur donner des graines d’ortie ou du millefeuille », raconte Roland. Les anciens allaient cueillir l’herbe aux picots, la coupaient finement, et la mélangeaient à du poivre et du jaune d’œuf dur : « On les démarrait avec du jaune d’œuf broyé, des grains de poivre et du millefeuille. »
Marguerite rapporte aussi qu’ « on donnait aux oies une pâtée faite de farine d’orge et de millefeuille ». Ces témoignages sont extraits de Plantes remèdes en Pays d’Auge (Éd. Montviette Nature, novembre 2008).
Cette plante a aussi été utilisée pour soigner la gale des moutons.
Le terme d’ « herbe aux picots » est attesté par Louis Du Bois dans son Glossaire du patois normand (Lisieux, 1856).