Rose de deuil

Jusqu’au début du XXe siècle, il était d’usage d’apporter des couronnes de perles tressées pour honorer les défunts. Ce n’est qu’après la guerre de 1914-1918 que l’habitude est prise de fleurir les tombes et les enterrements.

Pas de fleurs aux enterrements

Dans la revue  La semaine religieuse  de 1887 est rappelée une décision du synode de Gand :

« Pour mettre fin à l’abus véritable de fleurs, de bouquets et de couronnes dans les funérailles, le synode de Gand a statué que :

Article 1 : L’emploi des fleurs à l’enterrement des adultes est désapprouvé, et il est à souhaiter que cet usage disparaisse.

Article 2 : Il est strictement prohibé aux funérailles des ecclésiastiques. Pour les prêtres, la défense est absolue. »

 

Pour respecter cette règle, dans chaque bourg, dès la fin du XIXe siècle,  on trouve un atelier de fabrication ou d’assemblage de couronnes en perles de verre. Le plus souvent, le motif en est un bouquet de fleurs.

On peut encore apercevoir ces couronnes dans les chapelles des cimetières. Abritées du soleil et de la pluie, elles ont conservé leurs couleurs.

Couronne, cimetière Livarot
Des fleurs à l’église…

Vers 1920, les usages changent… et les fleurs entrent à l’église. Le curé de Lisores, près de Vimoutiers, voulait « des fleurs à l’église tous les jours ».

Pour les funérailles, les horticulteurs vont s’efforcer de créer ou de rechercher des variétés de roses d’un pourpre le plus sombre possible.

L'Evêque
William Lobb

Ces roses vont également apparaître dans les petits jardins. Deux d’entre elles ont été identifiées en Pays d’Auge : ‘William Lobb’, un rosier mousseux et  l’ ‘Évêque’ à la floraison prolifique. Si ces deux roses sont cultivées à l’ombre, leur teinte peut devenir presque noire.
Une rose au ton un peu plus lumineux, ‘Tuskany’, a été retrouvée près de Jort.

Rosier 'Tuskany', Montviette (14)