La bardane est ce que, dans un jardin ou dans une prairie, on appelle une « peste », autrement dit une invasive, une plante dont les jardiniers et les cultivateurs essaient de se débarrasser. Pourtant elle peut avoir des atouts…
Ou capitanou…
La bardane est une grande plante avec laquelle jouent les enfants. Ils l’appellent « capitanou » ou « capitagneux ». Elle pousse dans les terrains abandonnés, envahit les décombres. Les feuilles de l’Arctium lappa sont très larges, duveteuses et même un peu poisseuses. La fleur d’un violet rose ressemble à celle du chardon ; elle est équipée de fins crochets. C’est cette partie de la plante qu’affectionnent particulièrement les enfants. Lancée sur les vêtements de leurs petits camarades, la fleur y reste solidement attachée. Et gare quand elle s’accroche dans les cheveux !…
Faut-il vraiment s’en débarrasser ?
La bardane colonise les espaces qu’elle occupe. C’est une plante difficile à arracher car sa racine est profonde. Ses graines se sèment tout alentour et sont transportées au plus loin par les animaux qui l’emmènent dans leurs poils ou leur laine…
Mais elle n’est peut-être pas qu’une peste, car sa racine brune à chair blanche se consomme : on en a mangé pendant la guerre et d’autres périodes de famine plus anciennes. Une espèce est cultivée et très appréciée au Japon, le gobo.
Sauvée par la bardane
Et puis, nous avons recueilli cette histoire à l’occasion d’une visite au Jardin Conservatoire de Saint-Pierre-sur-Dives. Un garde-chasse de la région de Falaise raconte qu’un jour il se promenait avec sa chienne. Soudain, une vipère a jailli d’un talus et a mordu la chienne à la patte. Désemparé, il s’est souvenu avoir entendu qu’il fallait trouver de la bardane et frotter la morsure avec le jus pressé de la feuille. Ce qu’il a fait. Il dit avoir ainsi sauvé sa chienne…