Dahlia bicolore à identifier

Dès les années 1920, ce dahlia pompon rouge et blanc fleurissait un peu partout en Normandie et en Belgique sans que l’on connaisse son nom… 

Grâce à Guy Dirix du site belge Belle Epoque Meise, nous avons obtenu de nouvelles informations données par un spécialiste du dahlia, Hubert Moens :
« On trouve encore çà et là cette curieuse variété très ancienne datant de plus ou moins 1850. Je l’ai personnellement rencontrée à Appelterre, Oignies-en-Thiérache (rapportée d’Arlon par ses parents), Rumst, Welle, Stavelot et Cerfontaine. Elle a effectivement la particularité de produire sur un même plant des fleurs qui sont toutes blanches, roses ou rouges, ou des fleurs qui sont une combinaison de ces couleurs.
En France, on utilise le nom ‘Madame Frisart’ et dans le livre de Michel Robert, l’ancien président de la Société française du dahlia, on peut lire que ce nom est celui de la dame qui a offert ce dahlia à sa maman. Dans la collection de Vrijbroek, il est repris sous le nom ‘Masquerade de Rumst’, nom donné par madame Friede Daems qui a trouvé ce dahlia à Rumst ; ce nom se rapporte également au jeu dans les couleurs.
Celui qui provenait de Cerfontaine a reçu le nom de ‘Bicolore de Cerfontaine’.
Ont-ils tous la même origine ?
Autour de l’année 2000,  [quelqu’un] l’a fait enregistrer sous  le nom ‘York and Lancaster’. Ce nom se réfère aux blasons des maisons de York et de Lancaster qui ont conclu la paix après de longues années de conflit. »
D’après Hubert Moens , spécialiste des dahlias au “Vrijbroekpark” à Mechelen (Malines), Belgique.

On avait plein de dahlias

« Si on avait des dahlias en fleur, on en emmenait quand on allait manger chez quelqu’un, emballés dans un bout de journal. » Vendeuvre (14)
Á Lisieux, en 1840, le pépiniériste Jules Oudin présente plus de 240 variétés cultivées dans sa pépinière de Saint-Désir. Bulletin des travaux de la Société d’émulation de Lisieux, 1er volume, Lisieux, 1846, p. 44.
Au jardin de l’Évêché, à Lisieux, « on y plantait des boutures de dahlias… », La feuille du cultivateur, journal d’agriculture pratique, Bruxelles, 1861.
En 1928, la graineterie Ernest Rosette à Caen propose une douzaine d’obtentions dédiées à des villes du Calvados, comme  ‘Caen 1926’, dahlia décoratif à « grande fleur fraise écrasée longues tiges » ou  ‘Villers-sur-Mer’, dahlia cactus « pourpre de Tyr ». E. Rosette, Catalogue de graines & plantes, Caen, 1928. (Coll. Montviette Nature)
À Vire, vers 1950, l’établissement Prével Frères était un obtenteur-producteur réputé. Leur grand succès, ‘Vire, ville martyre’ créé en 1951,  a hélas disparu. En 1965, leur catalogue comptait plus de 300 variétés. Recherches menées grâce à Jean-Pierre Dubuche, Association des collectionneurs virois.

« Nous, on ne les rentrait pas, juste de la paille sur le pied. On les divise au printemps à la pousse.  Avec un pied, on en faisait trois ou quatre. » Dozulé (14)
« Avant de les planter, on les laisse faire leurs petites pousses dans la cave. » Sassy (14)
« Les gros, pour avoir de belles fleurs, je les pinçais. » Thiéville (14)

Ce dahlia pompon rouge et blanc, variable au point qu’apparaissent sur le même pied une fleur toute rouge ou une toute blanche, est cultivé partout en Normandie,  et plus largement en Europe du Nord, sans avoir été parfaitement identifié. Jusqu’à aujourd’hui, son obtenteur est inconnu. De nouvelles recherches à mener pour mieux le connaître…