Haricot ‘la Passion’ et haricot’ de Cherbourg

Cette variété peu documentée est difficile à identifier. Recueilli en 1998 à Vimoutiers auprès d’un jardinier qui le nomme ‘Saint-Sacrement nain’, ce haricot intrigue par sa forme et son coloris. Et, le haricot nain ‘de Cherbourg’ existe-t-il encore ? 

 

 

Manuscrit sur les haricots

La bibliothèque patrimoniale d’Avranches (50) conserve le  manuscrit n° 249 rédigé par  l’agronome Louis-René Le Berryais (1722-1807) sur les haricots connus au XVIIIsiècle.  Ce manuscrit n’a pas été         publié mais une grande part des descriptions  figure dans le Traité des jardins ou le nouveau de                    La Quintinie, 1775. Jointe à ce manuscrit, une série d’illustrations de magnifique qualité montre quelque 75 variétés de haricots.
La figure 2 de la  planche XX  est la représentation qui s’approche le plus du haricot ‘La Passion’.
La variété désormais cultivée par Montviette Nature et présentée au public au Jardin Conservatoire de Saint-Pierre-sur-Dives pourrait-elle être ce haricot ‘de Perse’ illustré par Le Berryais mais qu’il ne décrit pas dans son manuscrit ?
Sa fleur est violine, les gousses longues contiennent en moyenne six à huit  grains de  couleur beige jaune tachés d’un rouge sombre aléatoire. Il se consomme en vert et sec. Il n’est pas farineux et très goûteux. Une variété intéressante à continuer de cultiver « pour qu’elle ne soit pas perdue » selon la volonté si ferme de  ce jardinier attentif…

Planche XX, figure 2, manuscrit de Louis-René Le Berryais, bibliothèque patrimoniale d’Avranches

Haricot 'La Passion' ou haricot 'de Perse' ?
Le haricot ‘Nain de Cherbourg’

Le Traité des jardins, ou Le nouveau de La Quintinie décrit une variété normande inconnue et sans illustration : « le haricot ‘Nain de Cherbourg’, Phaseolus humilis albus e violaceo variegatus. Ce haricot s’élève beaucoup. Ses feuilles sont grandes. Ses fleurs se lavent de violet. Il est fort hâtif ; donne pendant long-temps une grande abondance de belles cosses, tendres étant prises petites, un peu trop marbrées de violet ; contenant cinq, six belles  & grosses fèves légèrement marbrées de violet sur fond blanc un peu roux, l’œil bordé d’aurore, excellentes nouvelles & sèches. » Traité des jardins, ou Le nouveau de La Quintinie, troisième édition, lib.  Belin, Paris –  chez Manoury l’aîné, Caen – chez Le Court, Avranches, 1789. (Coll. Montviette Nature)
Sera-t-il possible de retrouver cette variété ?