Après l’ Année internationale des légumineuses, voici l’occasion de réveiller cette légende publiée après la guerre à Argentan : la légende des pois marqués…
Il circule nombre d’histoires autour du ′Haricot du Saint-Sacrement’, toutes plus fantaisistes les unes que les autres. Celle-ci ne l’est pas moins, mais elle a le mérite d’avoir été collectée en Basse-Normandie et publiée. Jusque dans les années 1960, quand les anciens parlent de « pois », ils évoquent les haricots. Les pois sont appelés « pois gourmands ». Les haricots sont les « pois de mai ». En 1954, la revue Le Pays d’Argentan publie cette jolie histoire sous le nom de « La légende des pois marqués » bien avant que quantité d’autres ne circulent dans les différents médias.
La légende des pois marqués
« Un jour d’autrefois, un cavalier arriva chez le curé de Coulandon [près d’Argentan]. « Messire, lui dit-il, un chrétien se meurt aux Greffiers. Voici ma monture, partez vite, les instants sont précieux. » Le prêtre revêt le surplis et l’étole, prend le saint viatique, monte à cheval et s’élance dans la plaine. (…) Avant d’atteindre les Greffiers, il lui faut encore chevaucher à travers un carré de blé. Soudain le maître du champ se dresse devant lui et lui interdit le passage. (…) Tout près de là, une brave femme sarclait ses pois. Elle élève la voix : ″Venez par ici, messire !″ Le prêtre se rend à l’invitation et, pendant que la villageoise, les mains jointes dans l’attitude de l’adoration, demeure à genoux, il passe parmi les légumes avec le Saint-Sacrement. Il put de cette manière arriver à temps, confesser le mourant et lui ouvrir la porte du Ciel. Les pois qui servirent de passage à l’Eucharistie portent depuis une marque merveilleuse pour y perpétuer le souvenir de cet événement ; l’on y voit dessinée la sainte hostie, entourée de rayons. »
Ces haricots sont conservés au Jardin Conservatoire à Saint-Pierre-sur-Dives et peuvent être échangés à l’occasion de visites.
.