Parfois au détour d’un chemin, dans une haie, appuyé à un arbre ou niché dans un mur, apparaît un oratoire à la Vierge que des inconnus sont venus humblement fleurir…
En Pays d’Auge les oratoires à la Vierge sont nombreux. On en dénombre à ce jour 250 édifiés à la fin du XIXe et au cours du XXe siècle. Les origines en sont parfois perdues dans la mémoire. Certains ont été édifiés pour honorer Notre-Dame-de-Lourdes, d’autres pour remercier d’avoir été épargnés par la guerre de 1870, pour le retour d’un fils de la guerre 1914-1918, pour la guérison d’un proche comme à Fontaine-la-Louvet en 1924.
Discrètement fleuris
Lors de leur érection ou de la bénédiction, l’enclos a été planté des fleurs ou d’arbustes à la mode du moment : roses, yuccas, lys, buis… Régulièrement, ils sont discrètement fleuris : de petits bouquets sont déposés chaque semaine au pied de l’édifice. Des potées y sont apportées et entretenues.
À Tortisambert, la Vierge de Lourdes a été bénie le 15 septembre 1879. La grotte a été construite par le maçon du village aidé des frères Jacquier de Caen. Depuis, à son pied fleurissent des « lys jaunes » ou hémérocalles, des roses, des « gants à la Vierge » ou ancolies et un élégant feuillage appelé le « ruban à la Vierge »…
À Canapville (61), l’imposant monument de la Vierge aux anges est fleuri d’anémones du Japon. Au pied de la grotte, à Fontaine-la-Louvet, le rosier ‘Dorothy Perkins’ éclôt pour la procession du 15 août que la famille continue d’organiser depuis 1923.
Une jonchée de roseaux
À Saint-Georges-en-Auge, lors de la bénédiction de Notre-Dame-de-la-Paix, offerte par les réfugiés et les habitants du hameau épargné par les bombardements du 20 août 1944, une jonchée de roseaux avait été étalée sur le sol et un arc fleuri entourait la statue.
Pour en savoir plus, lire Marie sur les chemins, oratoires à la Vierge en Pays d’Auge, Le Pays d’Auge, 2015.