Chrysanthèmes perpétuels

Les  chrysanthèmes  célèbrent la Toussaint mais auparavant une autre  forme de chrysanthème appelée « marguerite d’automne » fleurit dans les jardins.

Gravure du type sauvage : Chrysanthemum indicum à fleur jaune vif.

Origine du chrysanthème

Un chrysanthème sauvage à toutes petites fleurs jaunes, originaire de Chine, fut introduit au Japon et cultivé dès le XIIe siècle.  Le célèbre horticulteur, Henry de Vilmorin, soupçonne même que la plante ait été dérobée. Les Japonais produisent des formes singulières comme la fleur en tubes et seraient parvenus à créer un coloris presque bleu mais tenu secret.

Les premiers essais de culture ne commencent qu’en 1789 dans le sud de la France. Ils sont obtenus de semis. Puis les essais porteront sur le bouturage.

En 1887, le voyageur et romancier Pierre Loti, fasciné par cette plante qu’il découvre au Japon, en fait le sujet d’un roman : Madame Chrysanthème. Et la plante devient à la mode. Dès 1895, à Lisieux, puis à Honfleur elle fait l’objet de somptueuses expositions d’automne.

Auguste Chevalier, « Notes Historiques sur l’origine du Chrysanthème d’automne », Revue de botanique appliquée et d’agriculture coloniale, Vol. 17, n° 195, novembre 1937,  p. 804 à 813.

Vilmorin-Andrieux, Les différentes cultures du chrysanthème, 3e  éd., Vilmorin-Andrieux et Cie, Paris, 1927.

Henry Lévêque de Vilmorin, Le chrysanthème, histoire, physiologie et culture en France et à l’étranger, Imprimé pour l’auteur, Paris, 1896.

Exposition de chrysanthèmes, Lisieux 1907 (La revue lexovienne illustrée – Journal illustré du Calvados, n°8, décembre 1907)
Lisieux, ville des chrysanthèmes

Au cours de nos enquêtes sur le fleurissement des cérémonies, les anciens racontent : « Les chrysanthèmes sont apparus sur les marchés après la guerre de 1914-1918. Au début, on ne trouvait que des chrysanthèmes à grosses têtes, des bordeaux et des jaunes. »  Ils furent d’abord déposés au monument aux morts le 11 novembre. Ensuite l’habitude fut prise de fleurir les tombes pour la Toussaint avec ces fleurs, alors qu’auparavant on portait sur la tombe des croix et des couronnes de perles fabriquées dans de petits ateliers locaux comme aux Quatre sonnettes à Lisieux.

À Lisieux, à partir de 1890, la Société d’horticulture incite les pépiniéristes à cultiver cette plante « qui pourrait faire la richesse de la région »…

 

La marguerite d’automne

À côté des chrysanthèmes à grandes fleurs cultivés en pots qui exigent des soins et des gestes précis, les jardiniers du Pays d’Auge ont découvert et installé en pleine terre une autre espèce bien plus rustique appelée « marguerite d’automne », « chrysanthème d’été » ou  « chrysanthème perpétuel ».  Il forme de belles touffes  qui ne demandent aucun entretien. En  Pays  d’Auge,  nous  en  avons retrouvé  trois  variétés  : un pourpre un peu saumoné à fleur simple est cultivé dans un jardin du Mesnil-Bacley et un rose simple à Montpinçon. Et à Mittois et Montviette, nous avons recueilli une variété pourpre à fleurs doubles.