La tulipe est une fleur sauvage présente de l’Asie à l’Europe occidentale et dans quelques stations d’Afrique du Nord. Cette espèce fut révélée au XVIe siècle par le sultan ottoman Soliman le Magnifique qui la fait cultiver dans ses jardins.
Introduite aux Pays-Bas vers 1600, les tulipes s’implantent très vite en Normandie. Dès le milieu du XVIIe siècle, plusieurs variétés sont créées à Caen et à Rouen. Elles sont aussitôt représentées dans le décor des églises comme à Auvillars, La Cressonnière, dans le décor peint sur argile de l’église de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury (14)…
Le Floriste françois
Un botaniste caennais Charles de la Chesnée-Monstereul (1600-1660) se passionne pour cette fleur nouvelle. Il en identifie près de 200 variétés et les décrit dans un véritable catalogue dans son ouvrage Le Floriste françois, Traitant de l’origine des Tulipes, paru en 1654. La bibliothèque de Caen en conserve un exemplaire publié en 1658, joliment illustré.
Le succès de son ouvrage est tel qu’il sera réédité à Rouen dès 1656 et 1658. Puis, après sa mort, l’ouvrage est repris sous le titre de Traité de la tulipe chez Charles de Sercy, éditeur.
Les variétés décrites
À Caen, à la fin du XVIIe siècle, de nombreuses variétés sont obtenues et cultivées par des « curieux » comme l’amiral Ablin. Une tulipe lui est dédiée, appelée l’ « Unique d’Ablin, […] panaché d’un beau pourpre violet, rosesèche, et blanc. ».
Charles de la Chesnée-Monstereul décrit les formes et coloris de tulipes en Normandie, obtenues de semis :
‘Pourpre de Rouen’ ;
’Unique de Caen’ panachée, à grands panaches d’un rouge éclatant sur du beau blanc ;
‘Rouennoise’ ou ‘Chapelle’, rouge, colombin et blanc.
Que sont maintenant devenues ces tulipes ?