L’échalote d’Alençon, l’échalote de la Manche conservée et sélectionnée par Matthieu Philibert dans son maraîchage de Bavent et l’échalote de Cherbourg collectée par David Lecœur à Condé-sur-Noireau pourront bientôt être confiées aux jardiniers amateurs..
« Depuis les années 1990, je recherchais l’échalote d’Alençon. En 2005, je l’ai retrouvée à Saint-Germain-du-Corbéis », raconte Patrick Boivin, ancien président de la Société d’horticulture d’Alençon et membre de la Société d’horticulture de Lisieux.
En Normandie, ail, oignon et échalote sont cultivés depuis le Moyen-âge en quantité importante puisque les abbayes prélevaient la dîme sur ces cultures. (Léopold Delisle, Ėtudes sur la condition de la classe agricole et l’état de l’agriculture en Normandie, au Moyen-âge, 1851, Réédition Gérard Montfort. 1978, p. 495)
Cependant ces aulx sont sensibles à l’humidité et on peut imaginer que l’on a recherché des espèces et sélectionné des variétés adaptées au climat normand.
Ainsi, en Cotentin est encore cultivée une « échalote à rames ». Il s’agit en réalité de l’oignon d’Égypte ou rocambole qui ne fleurit pas, mais produit des bulbilles aériennes que l’on remet en terre au printemps. Tout se consomme : le bulbe souterrain, les feuilles et les bulbilles. Oignon rocambole ou oignon bulbifère (Allium cepa f. proliferum)
L’échalote d’Alençon
Patrick Boivin raconte sa découverte : « L’échalote d’Alençon est une variété ancienne autrefois bien connue dans la région. En 2005, Madame Bissey de Saint-Germain-du-Corbéis, en ayant hérité quelques bulbes de ses parents, m’a contacté et donné trois échalotes. C’est une variété tardive, ronde et pas très grosse selon le terrain. Elle a été plantée dans le jardin expérimental pendant cinq ans. Après plusieurs vols de plants, j’ai décidé de la cultiver dans mon potager. J’en ai maintenant quatre-vingts. »
« GROSSE E. [échalote] D’ALENÇON, autre variété dont nous ignorons le nom précis, et qui nous a été communiquée par M. Houtton de la Billardière, d’Alençon. Elle a le caractère de feuille de [l’échalote de Jersey], mais ses bulbes, plus lentes à se faire, acquièrent beaucoup plus de volume ; c’est la plus grosse échalote que nous connaissions, mais aussi la plus prompte à pousser. » (Le bon jardinier, Almanach pour l’année 1853, Dusacq, Librairie agricole de la Maison rustique, Paris, 1853, p. 461)
L’échalote de Jersey toujours produite est un bulbe allongé à la tunique cuivrée et à la chair colorée.
L’échalote de Cherbourg
David Lecœur et ses amis de l’association Les Blancs montagnards créée au Plessis-Grimoult s’intéressent aux recettes traditionnelles et aux plats régionaux. C’est ainsi, à l’occasion d’enquêtes sur les savoirs, qu’a été retrouvée l’échalote de Cherbourg près de Saint-Vigor-des-Mézerets (14). Le bulbe est pyriforme assez ventru, rosé et à saveur douce. Nous recherchons son histoire et de la documentation sur cette variété régionale.
L’échalote de la Manche
Matthieu Philibert, maraîcher à Bavent, a recueilli voilà plusieurs années l’échalote de la Manche. Cette fois, le bulbe est rond, plat, à la peau orangée et lisse. Matthieu, comme le faisaient les anciens professionnels, pratique sur cette variété la sélection massale. Chaque année il sélectionne les plus beaux sujets et les plus conformes au type. Ceux-là seuls sont remis en culture.
Nous recherchons l’histoire et la documentation sur cette échalote.