Au 1er mai, le muguet est cueilli au jardin ou dans les bois. Au jardin, il est blanc, quelquefois rose et exceptionnellement double. Dans les bois, sa cueillette est désormais réglementée, car il y est de plus en plus rare.
« Le geste de s’offrir un brin de muguet est apparu longtemps après la guerre. Ici, dans les campagnes, ça ne fait que depuis 20 ans. » Madeleine, 1998.
Au jardin
« Le muguet, il faut que ça se plaise et en février, il faut lui mettre un peu d’humus. » Thiéville
« J’ai vu jusqu’à quinze clochettes par tige. Dans un coin du mur, j’avais du muguet rose. Je lui mettais du marc de café. J’en avais à couper à la faux. Pour l’entretenir, il faut arracher l’herbe sale à la main. Jamais avec un outil ! » Thiéville
« On portait les premiers brins de muguet à la Vierge. » Mais à Vieux-Pont-en-Auge : « Notre brave curé n’en voulait pas, parce que ça sentait trop fort. Surtout quand l’église est fermée» raconte Madeleine.
Un rare muguet à fleur double
Recueilli par l’association Montviette dans un jardin à Montpinçon (14), ce muguet double et à la corolle légèrement colorée mérite d’être sauvegardé et développé.
Il est déjà décrit au XVIIIe siècle : « Je ne parle point ici du muguet ordinaire, dont les bois sont pleins : il vient ordinairement sans culture. L’espèce en question demande plus de culture, étant très-rare. Nous en devons la découverte au Frère Didace, Récolet, qui étoit habile homme en fait de fleurs. On le plante en bonne terre & en belle exposition : on le multiplie de plant enraciné au mois de Septembre. »
Description de Louis Liger, La nouvelle maison rustique, ou Économie rurale, pratique et générale de tous les biens de campagne, Tome second, Libraires associés, Paris, 1790, p. 241
En Normandie dans les bois
Le muguet sauvage, Convallaria majalis, Liliaceae, est absent du Cotentin. Autrefois très commun dans les bois du Pays d’Auge et de l’Orne, il est devenu rare et sa cueillette est réglementée. Michel Provost, Atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie, Presses universitaires de Caen, 1993.
« Il y en avait dans les bois de Fervaques, mais les pieds ont disparu. » Saint-Pierre-de-Mailloc
«On allait au bal de la Fête du muguet à Marie-Joly. » Pierre se souvient : « On allait en cueillir dans la forêt de Cinglais. Il y avait du monde et on n’en trouvait pas beaucoup. On n’avait pas le droit d’y aller la veille. Interdit ! Des années, on n’en trouvait qu’un ou deux brins et les clochettes étaient plus petites. »
« Au Bois Bunel, on prenait les racines et on les remettait dans le jardin. » Pont-Audemer (27)
L’érudit Arthème Pannier (1817 – 1882) signale la présence de muguet dans le bois de la Hêtre à Saint-Germain-de-Livet (14). (Carnet conservé à la société historique de Lisieux)
Pour rappel, le muguet est une plante toxique. Les accidents sont rares mais il est important d’en être informé.